"Vendez-moi votre droit d'aînesse". Une affaire assez difficile pour un bol de soupe, mais néanmoins celle que Jacob exige. Mais pourquoi Jacob est-il si attaché au droit d’aînesse? Pourquoi devrait-il exiger quelque chose qui ne lui appartenait pas de naissance? Ce marchandage avec son frère, à l'article de la mort, n'était-il pas un acte mauvais? Cela semblerait certainement le cas au premier abord, mais la réflexion sur les modes de vie des deux frères nous aide à approfondir ce sujet.
Ésaü était un homme de chasse. Il tuait des animaux et ne parvenait pas à profiter des « belles choses de la vie ». Jacob, en revanche, était un habitant de tente calme et plus respectueux. Lorsqu’il est ordonné à l’homme dans Genèse I, 27 de dominer sur toute créature vivante, nous regardons comment les deux frères ont suivi ce commandement. Jacob s'occupait des troupeaux et de ses animaux. Ésaü, quant à lui, utilisait cette domination pour le plaisir et abusait de son pouvoir.
Il n’est donc pas surprenant que le droit d’aînesse qu’Isaac devait donner ait été si facilement transmis par Ésaü à Jacob dans Genèse XXV, 34. Ésaü n’y voyait aucun gain, il en abusait et chassait pour le plaisir. Isaac, l’homme de paix, pouvait cependant voir les avantages à long terme de ce droit d’aînesse et estimait qu’il était justifié de lui l’accorder.
Nous faisons des parallèles avec nous-mêmes. Par excès d’indulgence, nous ne parvenons souvent pas à récolter les bénéfices à long terme d’une ligne d’action, nous recherchant souvent le plaisir à court terme. Mais la patience doit faire partie de notre vie – en effet, l’attente du Machia’h est l’incarnation de cette patience – si nous voulons en tirer des bénéfices à long terme pour nous-mêmes et pour les autres.