Bezalel (« à l'ombre de Dieu ») fut ainsi nommé pour sa sagesse (Berachot 55a).

Bezalel monta au Mont Sinaï, où on lui montra la construction du Tabernacle comme s'il était déjà fait au Ciel (Midrash Shir HaShirim, éd. Buber 32).

Pour l'extrême dévouement de Bezalel à la construction du Tabernacle, le Saint, Béni soit-Il, n'a pas refusé sa récompense. Les Écritures l'ont fait connaître pour chaque élément construit; c'est-à-dire « Bezalel a fait la table, Bezalel a fait l'autel... » (Shemot Rabbah 50: 3).

« Bezalel a fait l'Arche » (Exode 37: 1). Pourquoi les autres sages qui ont construit le Tabernacle n’ont-ils pas fait l’Arche? Parce que Bezalel a respecté l’alliance, il a gagné ce privilège (Zohar 2: 214b).

Sa destinée fut révélée par le Saint à Moïse: « Vois, j'ai appelé par son nom Bezalel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda; et je l'ai rempli de l'esprit de Dieu, en sagesse, et en intelligence, et en connaissance, et dans toutes sortes d'ouvrages, pour inventer des ouvrages habiles, pour travailler l'or, et l'argent, et l'airain, et pour tailler des pierres à sertir, et pour tailler le bois, pour travailler toutes sortes de travaux » (Exode 31: 1-5). Pas un mauvais curriculum vitae. Non seulement il a été divinement recommandé, mais Bezalel a terminé le travail à temps! C'est-à-dire qu'avec l'aide d'Oholiab, ce maître artisan a construit la tente d'assignation, l'arche du témoignage, le couvercle de l'arche, la table et ses ustensiles, le chandelier, l'autel et ses ustensiles, les vêtements sacerdotaux pour Aaron et ses fils..

Le savoir-faire et les connaissances de Bezalel étaient si redoutables que le philosophe judéo-grec Philon considérait l'artisan comme un symbole de connaissance pure. En effet, son nom même appelle à interprétation, et les rabbins n’hésitent pas. Bien que sa lignée remonte à la tribu aristocratique de Dan, il transcende ses racines terrestres et acquiert une existence et une réputation qui ne peuvent être décrites que comme célestes. Demeurez « à l’ombre de Dieu » et de grands mystères vous seront révélés. La signification du nom de Bezalel annonçait son avenir en tant qu'artiste et artisan, même s'il n'aurait pas pu faire son apprentissage dans ce métier dans le désert. D'où sa grandeur? D’où la grandeur de l’un des Gedolei HaDor du judaïsme – « le plus exalté de chaque génération? » L'histoire de Bezalel adhère à un motif biblique commun. Autrement dit, tout était prédéterminé. Comme Philon l'estimait, ce qui distinguait Bezalel de Moïse, c'est que le premier connaissait Dieu en voyant « l'ombre divine », c'est-à-dire en ne voyant que les œuvres de Dieu; tandis que ce dernier ne voyait que Dieu lui-même.

Aimé et adoré par ses contemporains admiratifs et par les futurs religieux émerveillés, Bezalel reçut cinq autres noms: Reaiah (« le voyant »), Shobal (« le constructeur du pigeonnier », synonyme du « Tabernacle »), Jahat (« le terrible »), Ahumai (« l'unificateur d'Israël ») et Lahad (« celui qui embellit Israël » ou « celui qui était proche des pauvres ») (Exode Rabbah 40: 4).