Pourquoi Élie a-t-il eu le privilège de pouvoir ressusciter les morts? Parce qu'il a fait la volonté du Saint, Béni soit-Il, et il soupirait chaque jour sur l'honneur d'Israël comme si Israël risquait d'être détruit du monde. À chaque génération où Élie rencontrait des hommes justes, il les embrassait, les embrassait et bénissait le Saint (Tanna d'Bei Eliyahu Rabbah 5: 11).
Élie vit toujours (Seder Olam Rabbah 21).
Peut-être plus que n’importe laquelle des personnalités glorieuses décrites dans la Bible, Élie le prophète a transcendé l’histoire et l’époque juives. Au moment le plus dramatique du Seder de Pâque, la porte est ouverte à Élie, la « coupe d'Élie » est symboliquement levée et les accents messianiques de « Eliyahu Hanavi » sont entonnés, révélant ainsi une croyance juive profonde et séculaire en la venue du messie. Élie est accueilli à chaque cérémonie de circoncision, où le kos Eliyahu (« la coupe d'Élie ») est transformé en kisei Eliyahu (« la chaise d'Élie »). Il honore de nombreux midrashim, histoires et récits - souvent en mufti - où il accomplit des actes de gentillesse et de rédemption. Le Shabbat Hagadol, le sabbat précédant la Pâque, son nom est invoqué dans la lecture de la Haftarah: « Voici, je vous enverrai Élie le prophète avant l'arrivée du grand et terrible jour du Seigneur (Malachie 3:23).
Il est intéressant de noter que l’Élie biblique semble dépourvu de sentimentalité. Il accepte pieusement sa mission prophétique, d'abord par un petit acte de bonté envers une veuve, puis en exigeant un châtiment contre les faux prophètes de Baal d'Achab et de Jézabel. La brutalité du châtiment n’a d’égale que les pouvoirs d’Élie sur la nature. Il fait venir la pluie et ressuscite les morts dans une parabole qui rappelle le Nouveau Testament (1 Rois 17: 17-24). Il voyage quarante jours dans le désert pour recevoir, comme Moïse, le témoignage de Dieu sur le mont Horeb. Là, après avoir expérimenté la puissance des forces naturelles du Seigneur (tremblements de terre, vent, feu), Élie entend une « voix douce et douce ». Vraiment seul, il accepte les commandements de la Divinité, qui ressemblent beaucoup à l'Ismaël d'Herman Melville: « Moi, moi seul, je suis resté » (I Rois 19: 14).
Enfin, le lecteur est témoin du départ exquis d'Élie de sa carrière terrestre. Sous le regard de son protégé et successeur, Élisée, « un char de feu et des chevaux de feu » entraînent le prophète intransigeant vers le ciel (II Rois 2: 11). Le fidèle Élisée assume littéralement le rôle d'Élie et continue la performance miraculeuse.
Miracles, résurrection, fins enflammées. Le message est clair et met les commentateurs rabbiniques mal à l’aise. La religion des premiers prophètes et de la Torah était remise en question par ces nouveaux dirigeants du peuple. Élie le Tishbite était issu de la tradition de Moïse, mais au moment où son char traçait un arc de feu dans le ciel, il avait initié une « nouvelle révélation ». Le fait que ce récit ait servi les objectifs littéraires et philosophiques des auteurs du Nouveau Testament aurait troublé Élie, qui était un Ben Adam – un des nôtres, mais cette évolution était historiquement inévitable. Et pourtant, bien qu’il soit « emprunté » par une nouvelle tradition, Élie reste, dans son habit rabbinique, l’une de nos « personnalités » les plus aimées et les plus chères. Eliyahu Hanavi.